Quoi enseigner en priorité pour aider les élèves à « rebondir » en triple saut ou en pentabond dans le cadre d’une « EPS sportive, physique et éducative » ?

SOLER ALAIN - Professeur agrégé EPS, Département Education Motricité, UFR-STAPS, Montpellier
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2017, vol. 3, 30-34

Résumé : Il est admis que la conservation de la vitesse lors de l’enchaînement des bonds représente un des déterminants essentiels de la performance en triple saut et, a fortiori, au pentabond. Pour autant, dans la plupart des cas, le respect de cette condition de l’efficacité ne constitue pas le premier problème à résoudre pour l’élève qui pratique ces épreuves athlétiques et « cherche et utilise des techniques pertinentes pour réaliser une performance sportive » (Socle commun de connaissances, de compétences et de culture - Arrêté du 31 mars 2015). En effet, de façon apparemment paradoxale pour des sauts à dominante horizontale, les pratiquants non confirmés se trouvent surtout en difficulté lorsqu’il s’agit de créer de la vitesse verticale lors des appels intermédiaires successifs et, tout particulièrement, lors de la réception du cloche-pied initial. Ils échouent ainsi d’abord, pour la plupart d’entre eux, à produire un angle d’envol suffisamment ouvert pour obtenir la meilleure portée pour chacune des foulées bondissantes que comporte le saut.

         Notre communication a pour objet d’analyser cette difficulté à « rebondir », qui résiste à l’intervention pédagogique, tout en demeurant surmontable par toutes et tous les élèves dans les conditions de pratique qui sont celles des cours d’EPS. Ainsi, à partir de la présentation de prestations filmées d’élèves et de pratiquants non confirmés en triple saut ou en pentabond, nous exposerons les différentes causes à l’origine de la très faible élévation observée chez bon nombre d’entre eux lors de la suspension de la ou des foulées bondissantes.

         Ce travail d’analyse nous conduira tout naturellement à envisager les principaux contenus d’enseignement à privilégier en priorité pour aider les élèves à « rebondir » et à améliorer ainsi sensiblement la qualité de leurs sauts et le niveau de leurs performances. Certains de ces contenus d’enseignement renvoient à des formulations présentes dans les nouveaux programmes d’EPS des cycles 2, 3 et 4 pour le premier champ d’apprentissage (Arrêté du 9 novembre 2015), tandis que d’autres n’y figurent pas explicitement.

         Notre contribution nous offrira aussi l’occasion d’envisager comment un élève qui s’approprie des contenus d’enseignement à propos de l’apprentissage d’une technique sportive définie, peut parallèlement tirer profit de cette expérience pour devenir un pratiquant plus autonome physiquement, plus cultivé en sport et plus lucide dans les situations motrices. Autrement dit, comment l’appropriation de contenus perçus comme propres ou spécifiques à une spécialité sportive peut s’accompagner d’une modeste mais réelle contribution à une « EPS sportive, physique et éducative ».