Comment organiser un combiné athlétique tout en s’assurant que les élèves apprennent et développent des stratégies d’apprentissage ? Comment maintenir l’élève dans une activité de recherche (confronté à l’erreur) sans basculer dans le désenchantement ?

LE CREOUR ALAN - M2 PLC EPS, ESPE Brest
BIGET NICOLAS - Professeur Agrégé EPS, Collège de la Villemarqué, Quimperlé (29)
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2017, vol. 3, 60-61

Résumé : Soucieux de la réussite de tous les élèves, nous faisons face à des difficultés d’apprentissages au sein de nos classes. En effet, selon les récentes enquêtes PISA, il a été montré que les inégalités scolaires étaient très prononcées et devaient être au cœur de la réflexion des enseignants. Comment se fait-il que certains élèves y arrivent mieux que d’autres ? Pourquoi les élèves français sont démunis face aux études supérieures dès lors qu’ils se retrouvent seuls dans l’organisation de leur travail ?

Plus précisément, il s’agit de pointer le fait que beaucoup de leçons, peu importe la discipline, se déroule suivant un schéma basique et linéaire : dans un premier temps, l’enseignant développe son cours, apporte les bases théoriques, donne des définitions, des règles, puis, dans un second temps vient le moment de s’entrainer en faisant des exercices en répétant un geste par exemple pour enfin, dans un dernier temps, se confronter à l’évaluation.

         Nous pouvons alors nous demander si ce modèle pédagogique peut convenir à tous les élèves. En effet, nous savons tous qu’il existe différentes manières d’apprendre, de retenir, de développer des compétences. Les stratégies d’apprentissages des élèves peuvent être diverses. Certains élèves ont uniquement besoin de se confronter à des exercices, de se tester, de se repérer pour savoir son écart à la compétence. Tandis que d’autres vont avoir besoin d’informations, de contenues théoriques, d’une aide extérieure. 

         Aussi, nous proposons de mettre en place un dispositif permettant à l’élève de créer sa propre démarche d’apprentissage au travers de 4 zones distinctes :

  • une zone d’information utile à la réalisation d’un geste, la mise en place d’un exercice…
  • une zone d’entrainement où l’élève réalise des exercices en lien avec un besoin précis identifié.
  • une zone d’évaluation où l’élève se plonge dans la Situation d’Expression de la Compétence Attendue
  • une zone de repérage afin de comparer son écart à la compétence attendue.

            Ainsi, nous verrons diverses démarches d’apprentissages apparaître chez les élèves. En notant les déplacements de ces derniers d’une zone à l’autre, nous émettons l’hypothèse que nous observerons des élèves passant, par exemple, beaucoup de temps dans la zone d’entrainement et  très peu dans la zone d’informations, tandis que d’autres se centreraient uniquement sur la zone d’évaluation (SECA). Notre rôle sera donc, d’essayer de développer chez eux une palette plus large de stratégies apprentissages. La répétition, l’imitation et la compréhension permettent un progrès plus rapide chez l’élève. Tout l’enjeu de cette réflexion portera sur la création et l’exploitation d’un dispositif  « auto-suffisant » afin que les élèves apprennent de manière autonome (responsabilité, liberté, choix, etc). Pour illustrer notre propos, nous discuterons d’un dispositif ayant comme APSAs support le multibond et le relais-vitesse lors d’un combiné athlétique.