La course en peloton : une forme scolaire de jeu pour optimiser la mobilisation et l’apprentissage

CALLAY MAXIME - Enseignant stagiaire EPS, Escautpont (59)
MOUGENOT LUCIE - Maitre de Conférence 70ème,, ESPE Amiens (60) , Professeure Agrégée EPS , Plaisir en EPS
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2017, vol. 3, 86-89

Résumé : L’enseignement du demi-fond à l’école est bien souvent une source de déplaisir pour les élèves. L’enseignant peut ainsi observer une démobilisation de certains qui se traduit par une absence de progrès significatifs, des abandons ou stratégies d’évitement. Notre communication s’appuie sur des expérimentations menées avec plusieurs classes de collège, sur deux années, dans le but d’identifier des formes scolaires de jeu permettant d’optimiser la mobilisation des élèves et leur réussite par la pratique de la course en peloton. En effet, les déterminants stratégiques et tactiques de ce type de courses  – bien souvent mis de côté –  apportent un côté ludique et motivant à l’activité (Lab, 2007).

Nous souhaitons redonner à cette activité une dimension collective, en privilégiant les interactions motrices afin de valoriser notamment l’interdépendance positive entre les élèves. De fait, les formes scolaires de jeu proposées mettent l’accent sur l’apprentissage de savoirs tactiques, tout en atténuant la comparaison sociale pour valoriser la poursuite et la réussite d’un projet commun. Nous postulons que cette approche permet une mobilisation plus importante dans l’activité et davantage de plaisir ressenti. Nous présenterons ainsi une comparaison entre trois classes de collège qui ont vécu des formes de jeu similaires au départ mais dont les caractéristiques internes induisent des mobiles d’action différents : une classe a vécu des situations collectives nécessitant de s’organiser et de courir à plusieurs, en peloton coopératifs pour atteindre un but commun nécessitant une organisation collective. Une autre a vécu des situations de jeux plus proches de la pratique sociale, en peloton d’opposition, au coude à coude. Ces deux classes ont ainsi expérimenté une activité sociomotrice, de coopération et/ ou d’opposition, dans laquelle l’interaction avec les autres est primordiale ; les savoirs stratégiques sont ici au cœur des apprentissages et suscitent des émotions fortes notamment lors des fins de course. Enfin, une troisième classe, servant de groupe témoin pour nos comparaisons, a vécu la séquence sous forme de pratique individuelle, avec contrats de course ou défis individuels, mais les élèves courent les uns à côté des autres sans qu’il soit nécessaire d’interagir avec les autres pratiquants. Dans tous les cas, le principe d’autodétermination mis en place permet à l’élève, de façon individuelle ou collective, de faire des choix stratégiques et/ou tactiques en fonction de ses possibilités et du but poursuivi.

Deux exemples de jeux mis en place seront présentés, ce qui laissera entrevoir des possibilités d’évolution des règles de la forme de jeu « course en peloton » en fonction des besoins des élèves et notamment en fonction de leurs sensibilités pour entretenir la mobilisation. Nous pourrons aussi comparer les progrès des élèves, l’évolution de leur mobilisation et celle de leur représentation de l’activité, selon les formes scolaires de jeu vécues.

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