Course de vitesse au lycée : quoi enseigner pour la réussite de chacun, en utilisant la vidéo numérique ? Pourquoi proposer un cycle de course de vitesse au lycée ?

MEAR BRUNO - Professeur agrégé d’EPS, Lycée polyvalent R. Deschaux, Sassenage (38) , Plaisir en EPS
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2017, vol. 3, 144-148

Résumé : Constat initial : la course de vitesse, au lycée, n’engendre trop souvent que peu d’apprentissages : soit les élèves se défient, peu soucieux de mieux courir, voire même de mieux performer. Seule la compétition importe. Soit ils se défilent, sachant, par avance, qu’ils obtiendront des résultats médiocres, voire faibles, dans cette activité saturée en qualités physiques.

Aux examens, 8% à 9% des élèves sont évalués sur l’épreuve de relais vitesse lors des examens (bac, bac pro, bep et cap).

Donc très peu des adolescents vivent une expérience d’effort de course à intensité maximale, à vitesse maximale.

D’où l’intérêt de (re)définir des thèmes d’étude précis, tout en engageant une pédagogie de la mobilisation, accessibles à chacun, permettant la réussite de tous les élèves, et ce quelles que soient leurs ressources. Pour que tous les élèves apprennent en EPS, il est d’abord nécessaire qu’ils soient mobilisés.

Pour cela, nous reprenons les propositions de Janin & Dupré, consistant en une focalisation sur le départ et la mise en action. Par l’observation de la distance parcourue au 10ème appui, du chrono au 10ème appui, de la longueur moyenne de sa foulée de sprinter (mesurée entre le 10ème et le 20ème appui).

Ainsi, l’amélioration du compromis distance/chrono nécessitera des apprentissages techniques de course, et des expérimentations de placement dans les starts.

Chaque élève s’engage en tant que sprinter, quelles que soient ses qualités neuromusculaires, sa morphologie, etc., avec cette forme scolaire de jeu. Sa réussite est liée à son travail.

Les élèves sont ensuite évalués sur l’écart entre la distance prévue et celle réalisée, ainsi que sur la régularité chronométrique des courses (3 passages sur 40 mètres). Chacun a ainsi la possibilité de réussir, et d’obtenir de bons résultats, puisque la norme à laquelle il est comparé, …c’est la sienne, construite au fil des séances. Et comme ces données ne s’inventent pas, il leur est nécessaire de fournir un travail conséquent, avec un nombre de répétitions significatif !

L’utilisation de tablettes numériques, associées au logiciel HudlTechnique (gratuit) facilite ces observations, donne du sens aux apprentissages, facilite la mobilisation de tous les élèves. Y compris avec des jeunes difficiles de lycée professionnel du secteur du bâtiment.

Même dans une activité où les qualités physiques sont prégnantes, nous proposons une forme scolaire de jeu adaptée à chacun, favorisant réussite et estime de soi.

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