Proposition d’un parcours de formation qui place l’articulation « analyse - mise en projet » au cœur de la démarche d’enseignement en Basket, cycle 4.

FAU JÉRÔME - Professeur agrégé EPS, Collège Langevin-Travail, Bagnolet (93) , EPIC
CANO VINCENT - Professeur EPS, Collège Jean Renoir Boulogne-Billancourt (92) , EPIC
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2017, vol. 3, 126-129

Résumé : Les nouveaux programmes mettent l’accent sur le fait d’amener chaque élève à « faire des choix, à adopter des procédures adaptées pour Télécharger le fichierrésoudre un problème ou mener un projet ». Quoi de plus fondamental pour l’élève que d’avoir accès à soi-même et de se donner à suivre une ligne directrice emprunte de sens pour mobiliser, développer ou entretenir ses propres ressources. Nous pensons que la singularité de l’être humain, c’est être capable de se rencontrer pour faire plus que soi-même (JACQUARD, 2012). Dès lors, œuvrer pour une pédagogie du supplémentaire amène à une pédagogie différenciée car chaque solution offerte est un chemin différent que peut emprunter l’élève pour atteindre son but. Toutefois, différenciation ne peut rimer avec dissémination. Ainsi, amener l’élève à une autogestion progressive de son trajet d’apprentissage devient incontournable.

Le défi pour l’enseignant sera alors d’outiller les élèves dans la dialectique entre production et projet de transformation. Défi de taille en Basket-ball, lorsque chaque production s’inscrit dans un rapport de force chargé d’émotions et que le projet individuel est indissociable du groupe.

Dès lors, comment amener chacun à composer avec soi-même dans, pour, et par l’autre, et à dessiner le projet de faire plus que soi-même au service du groupe ?

Pour ce faire, nous mettons en place des projets d’entraînements, d’analyses et de jeu collectif, qui sont construits au plus proche de « l’histoire singulière du match » (Saury et al, 2013) dont nous amplifierons les traits par un triple score 1/10/100 (Bellard, 2006).

Dans un premier temps, il s’agit, en référence au score parlant, d’amener, le groupe à connaitre son potentiel propre pour donner sens à des apprentissages finalisés par des situations repères. Par la suite, les élèves seront invités à renforcer leur projet de jeu par la mise en place de cartes « contrats individuels » renforçant le mobile «je progresse pour mon équipe ». Etape fondamentale dans l’accès à l’autonomisation entendue comme apprentissage (DRUCKE, 2009), il s’agira alors d’outiller le groupe dans l’accès à l’autonomie cognitive (B.LAHIRE, Revue Française de pédagogie, 2001) nécessaire à la recherche, la sélection, l’expérimentation au service de la construction du savoir. Enfin, comme ultime étape du trajet de formation vécu par chacun, nous mettons en place des « cartes pouvoirs » instaurant un « rapport de force déclencheur » (RUSQUET, Biennale 2015) car limitant, amplifiant ou facilitant le jeu, et amenant chacun à faire des choix adaptés et argumentés.

Ainsi, notre proposition se veut un véritable levier à la construction collective de l’analyse du jeu qui, à l’échelle du cycle 4 s’ouvre de manière ambitieuse sur la formation d’un élève, emprunt des valeurs de solidarité, d’altérité, et d’une lucidité sur le monde.

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