L'usage d'indicateurs révélateurs de compétences pour une évaluation exigeante et bienveillante

GIBON JÉRÉMIE - Professeur agrégé EPS, Collège Roger Vercel, Le Mans (72) , Enseignant et Formateur , EPIC
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2016, vol. 2, 74-78

Résumé : La loi d’orientation de 2013 rappelle que : « Les modalités de notation des élèves doivent évoluer pour éviter une « notation-sanction » à faible valeur pédagogique et privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès ». Le groupe EPIC (Evaluation Par Indicateur de Compétences) se place résolument dans cette optique en proposant des dispositifs d’évaluations par indicateurs quantitatifs qui se veulent tout à la fois positifs, exigeants et transparents. Nous en proposerons une illustration en natation de vitesse pour les niveaux 1 et 2.

Le protocole retenu commence par l’analyse la compétence attendue des programmes au regard du contexte spécifique d’enseignement et des élèves singuliers de nos classes. La volonté est de cibler un nombre restreint d’objets d’enseignement et de les hiérarchiser en tenant compte des ressources réelles des élèves, du temps disponible et des contraintes locales.

Cette étape permet ensuite de construire un indicateur quantitatif permettant de révéler le niveau d’acquisition des compétences visées (motrices mais également méthodologiques et sociales).

Dès lors, les élèves sont confrontés à un dispositif d’évaluation formative qui en découle et qui leur permet de se situer au regard de la compétence attendue. Ainsi, en fonction du résultat obtenu, ils sont ensuite aiguillés vers les séquences d’enseignement les plus fécondes pour eux. Cet aiguillage peut se faire tout aussi bien par l’enseignant que par l’élève lui-même (ou un pair) à mesure du cycle. Cela impose à l’équipe pédagogique d’avoir construit au préalable un continuum de l’APSA afin de faciliter ces régulations.

De même, les fiches proposées aux élèves sont construites de telle façon qu’en fonction du résultat, l’élève connait aussitôt les régulations possibles et poursuit ainsi sa progression (principe de renvoi d’une fiche sur une autre). Cela contribue à la construction des compétences méthodologiques et sociales des programmes.

L’élève a également la possibilité de se confronter régulièrement à cette évaluation formative tout au long du module de formation. En fin de cycle, l’indicateur permet de valider ou non les deux versants de la compétence attendue des programmes.

Cette démarche d’enseignement permet de favoriser une évaluation positive dans le sens où elle valorise les progrès et renforce le sentiment de compétence des élèves mais également développe également l’estime de soi de ces derniers. Notamment grâce à la différenciation didactique et pédagogique élaborée en fonction des profils d’élèves. Pour autant, loin de toute démagogie ou nivellement par le bas, ce type de dispositif prône un certain niveau d’exigence car les transformations visées, qu’elles soient motrices ou méthodologiques et sociales, constituent de véritables pas en avant pour l’ensemble de nos élèves.

Mots clés proposés par les auteurs : approche et évaluation par compétence, indicateur, réussite, différenciation

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