Vers une didactique du plaisir - La relation entre le plaisir ressenti et les progrès réalisés en EPS

FERRATON NOEMIE - Professeure agrégée EPS, Lycée Godefroy de Bouillon, Clermont-Ferrand
6è Rencontre AEEPS/Montpellier -3è Biennale/AFRAPS , 2007

Résumé : Cette communication présente une expérimentation menée dans le cadre d’un mémoire professionnel de PLC2. Celui-ci avait pour objectif de cerner les enjeux sous-jacents à la prise de plaisir en EPS et déterminer son influence éventuelle sur les progrès réalisés par les élèves d’une classe de première ES dans l’activité badminton.

Dans la pratique, les enseignants s’accordent à dire que la notion de plaisir est décisive, qu’elle constitue une garantie pour que l’élève s’investisse au sein d’une leçon et qu’elle leur donne l’envie de pratiquer une activité physique et de la poursuivre après l’école. Elle pourrait être alors envisagée, pour nos élèves lycéens, en tant que condition sine qua none dans la poursuite de la troisième finalité de l’EPS, à savoir l’organisation et l’entretien de la vie physique future. Elle est néanmoins, souvent connotée négativement à l’école et donne une image de la discipline peu conforme, d’amusement où il n’y aurait pas d’apprentissage. Le plaisir est considéré comme suspect et semble se heurter à l’idée de sérieux. Il apparaît contraire aux normes de l’orthodoxie scolaire de rigueur, de travail d’une discipline d’enseignement.

Le plaisir conditionne-t-il les progrès de l’élève ? Réciproquement, quelle est l’influence des progrès réalisés au cours d’un cycle sur le plaisir ressenti en EPS ?

Nous avons émis l’hypothèse qu’au travers la mise en place de formes scolaires de pratique évolutives au cours du cycle, l’inscription de l’élève dans une démarche de progrès favorise son investissement et son engagement dans l’activité et le plaisir qu’il en retire. Inversement nous nous sommes demandés dans quelle mesure et dans quelles conditions le plaisir que des élèves éprouvent en début de cycle contribue à les inscrire dans un véritable engagement du point de vue de l’apprentissage.

Notre protocole expérimental s’articule autour de trois recueils de données :

  • un questionnaire en début de cycle pour déterminer les attentes des élèves par rapport au badminton en ce qui concerne le plaisir attendu ou non et la nature de ce plaisir ;
  • un " plaisiromètre " (outil conçu par Haye) à la fin de chaque séance pour estimer le plaisir ressenti en lien avec la validation de projet ;
  • la validation de projets hiérarchiquement ordonnés sur tout le cycle pour visualiser, prendre conscience des progrès accomplis.