Plaisir et déplaisir - Le plaisir dans les pratiques, une voie nouvelle d'accès à la finalité de santé

LACINCE NELLY - UFR STAPS de Montpellier
6è Rencontre AEEPS/Montpellier -3è Biennale/AFRAPS , 2007

Résumé : Pour le sujet ou la personne, la santé tout comme le plaisir sont déterminés culturellement selon les espaces dans lesquels il s’exprime. Si, " La culture forme les individus et constitue leur système de valeur."(1) , alors la prise en compte du plaisir en Education pour la santé est fondée.

Ainsi, la discipline EPS peut se poser les questions directement liées à ce fait culturel, en réponse au système de valeurs que ces deux concepts font émerger chez le sujet scolaire.

Dès lors, il convient de s’intéresser aux processus mis en œuvre dans ce domaine culturel des pratiques corporelles pour envisager : le rôle - la place attribués au sujet dans le processus de santé et de plaisir en EPS. Si il est vrai que les enseignants d’EPS ont à faire à un sujet de plaisir dans les pratiques physiques qu’ils proposent, le plaisir peut-être alors un moyen d’accessibilité à cette finalité de Santé. Il est dès lors possible d’envisager le dépassement du principe de la relation externe du sujet avec sa santé pour l’amener vers la prise en compte de sa propre santé, l’en rendre auteur. Même si sa caractéristique forte est le risque au nom d’un plaisir immédiat ou d’une émotion forte à vivre.

Les professionnels de santé globale aujourd’hui préfèrent considérer la santé comme un processus d’autodétermination par le sujet lui-même, plus tôt que comme un processus externe de détermination culturelle. Pour autant le culturel doit être le terreau où les questions de santé s’enracinent. Car selon eux ; " … La santé n’est pas un état, contrairement à la chartre de 86, mais plutôt un processus dynamique qui se développe dans une adaptation permanente aux tensions externes et internes. Elle est l’expression concrète, de la réponse, au jour le jour, à la question du pourquoi de l’existence…" (2) .

Dans cette acception, la recherche de plaisir est alors un moyen de questionnement et de réponse à la question de l’existence de chacun au jour le jour. Que serait une vie sans plaisir… Fumer pour certains est un plaisir, pour autant ce plaisir renvoie directement le sujet à la question de sa santé.

Plaisir et Santé ont pour caractéristiques communes : addictions, dépendances, risques. Pour Paul-Laurent Assoun, psychiatre, c’est un symptôme social à l’ordre du jour du malaise de la culture. Malaise dans lequel les pratiques corporelles occupent une place, mais laquelle ?

Lors de notre communication, nous tenterons de dégager des perspectives prenant en compte le désir de l’adolescent de vivre son plaisir dans les pratiques culturelles et scolaires qui lui sont proposées, tout en cherchant à construire le chemin d’une santé globale positive pour son avenir dans nos propositions en EPS.

(1) Extrait de Santé publique du biopouvoir à la démocratie, 1999, p. 82, éd. ENSP Philippe Lecorps, Jean-Bernard Paturet (2) Ibid, p. 13