Plaisir des élèves à besoins particuliers - EPS en Allemagne : performance versus émotions - Perceptions et désirs d'élèves en fonction de filières scolaires

SCHANTZ OTTO - Institut des sciences du sport, Université Koblenz-Landau (RFA)
THEIS REINER - Institut des sciences du sport, Université Koblenz-Landau (RFA)
6è Rencontre AEEPS/Montpellier -3è Biennale/AFRAPS , 2007

Résumé : Contrairement à la France qui dispose d’un système scolaire relativement uniforme jusqu’en classe de troisième, dans la plupart des régions en Allemagne trois types d’établissements coexistent pour les jeunes de l’âge de 10 à 16 ans : Après l’école primaire une sélection nette s’effectue entre les élèves qui vont poursuivre soit la courte filière professionnelle (Hauptschule), soit la longue filière intellectuelle, c’est-à dire le lycée (Gymnasium), ou la filière intermédiaire (Realschule).

Certaines régions (Länder) ont développé des programmes d’EPS différents selon ces filières ; dans d’autres régions par contre, comme p. ex. dans la région de la Hesse sur laquelle porte notre étude, l’EPS est la seule matière qui ne fait pas de distinction entre les types scolaires. Aussi bien sur le plan des contenus que celui des méthodes, l’EPS y est identique pour tous les élèves de 10 à 16 ans, bien que de nombreuses études montrent que les élèves de différentes filières se distinguent en ce qui concerne leur socialisation et engagement sportifs.

L’objectif de notre recherche est de questionner le bien fondé de ces programmes communs en étudiant la perspective des élèves. En adoptant une démarche qualitative inspirée par la " Grounded Theory " de Glaser et Strauss nous avons essayé d’appréhender les perceptions et les désirs des élèves envers l’EPS en fonction de la filière dans laquelle ils se trouvent. A ce propos nous avons mené au total 53 interviews avec des lycéens (12) et lycéennes (11) ainsi qu’avec des élèves de la filière professionnelle (14 filles, 16 garçons). Ces interviews ont durée une trentaine minute en moyenne.

L’analyse des données montre que certaines perceptions et attentes de ces élèves se distinguent clairement en fonction des filières dont ils sont issus. Les lycéens et lycéennes approchent l’EPS de manière plus rationaliste que leurs pairs des filières courtes qui abordent les différentes facettes de l’EPS avec beaucoup plus d’émotivité. La performance est une catégorie centrale au lycée, tandis que l’émotion, le plaisir aussi bien que l’aversion, dominent en filière professionnelle. Sur la base de ces résultats nous discutons en conclusion une éventuelle adaptation des programmes en fonction des filières.