Le plaisir en EPS - Un révélateur des inégalités entre filles et garçons

COMBAZ GILLES - PR - Université Lyon 2
HOIBIAN OLIVIER - MCF - Toulouse III
6è Rencontre AEEPS/Montpellier -3è Biennale/AFRAPS , 2007

Résumé : La définition la plus commune du plaisir fournie par les dictionnaires usuels précise que le plaisir est " l’état de contentement qui crée chez quelqu’un la satisfaction d’une tendance, d’un besoin, d’un désir " (Petit Larousse illustré, 1989). Si l’on souhaite aborder le plaisir tel qu’il peut être ressenti par les élèves en éducation physique et sportive (EPS) , il est sans doute plus prudent du point de vue sémantique, d’utiliser ce terme au pluriel dans la mesure où leurs attentes et leurs besoins peuvent s’avérer très diversifiés. On observe des variations assez importantes notamment en fonction du sexe (pour les années 1980-1990, cf les travaux de Davisse, Louveau, 1998). Nous faisons l’hypothèse que les principales caractéristiques de l’enseignement de l’EPS actuellement (types d’activités physiques proposées, modalités de pratiques privilégiées, formes de groupement, etc.) ne répondent que très inégalement aux aspirations des filles et des garçons. Trois aspects sont à prendre en considération. En premier lieu, on observe que comparativement, la situation où l’on propose aux filles de pratiquer des activités traditionnellement masculine (lutte, boxe, rugby, football) un peu plus fréquente que celle consistant à offrir aux garçons l’opportunité de pratiquer des activités plutôt féminine (aérobic, danse, etc.). Or les goûts des filles en matière de pratiques corporelles s’avèrent très en décalage avec cette offre. Par ailleurs, dans le souci de prendre appui sur ce que l’on appelle parfois les " pratiques sociales de référence ", les enseignants d’EPS donnent généralement la priorité à un modèle où prédomine largement un logique d’affrontement propre à la pratique sportive de compétition. Or, plusieurs enquêtes sociologiques montrent qu’une majorité de filles est relativement à distance de ce modèle. Enfin, troisième éléments, lié aux deux premiers, la mixité parait poser plus de difficultés aux filles qu’aux garçons.

Méthodologiquement, la recherche prend appui sur l’analyse secondaire de deux enquêtes nationales réalisées par les services statistiques du ministère de l’Education nationale au cours de l’année 2006. Centrées sur l’EPS, elles ont permis d’interroger par questionnaire, 1954 élèves et 1317 enseignants.

Mots-clés proposés par l'auteur : Plaisir, inégalités selon le sexe, éducation physique et sportive, sociologie de l’éducation