Quels dialogues entre l'intentionnalité et mouvement ?

TESTEVUIDE SERGE - UFR STAPS Nantes , CEDRE/CEDREPS
Revue « Enseigner l’EPS » , 2010, vol. 250, 19-25

Préambule : Cet article reprend et prolonge une réflexion proposée dans l'ouvrage "le mouvement" à propos de l'utilisation de modèles issus des travaux de spécialistes de la neurophysiologie du mouvement comme Alain Berthoz et Marc Jeannerod, dans le but de guider l'intervention de l'enseignant d'EPS. Les habiletés motrices constituent le centre de l'EPS comme en témoigne la lecture des récents textes relatifs aux programmes de cette discipline scolaire. Ceux-ci soulignent en effet que les "compétences propres à l'EPS" s'observent dans les réalisations motrices des élèves. L'EPS vise non seulement à enrichir la motricité des élèves, la rendre plus efficace mais à faire de l'élève, un pratiquant lucide, cultivé. Cela signifie donc qu'il serait souhaitable qu'il "pilote" son activité motrice, qu'il exerce une forme de "contrôle" alors qu'une grande part de ce contrôle est gérée de manière inconsciente notamment pendant le déroulement de l'action. D'autre part, l'enrichissement de la motricié de l'élève passe par l'acquisition d'habiletés motrices présentant une forme de rupture avec la motricité quotidienne; n'est-ce pas le rôle de l'école que d'apporter ce que l'on ne trouve pas couramment hors de l'école ? Pour résumer, on peut affirmer que trois idées fortes structurent cette dimension "propre" de l'EPS:

  • une confrontation à 5 grandes classes de situations motrices (les 5 CP) culturellement repérables
  • le pilotage par l'élève de ses conduites motrices
  • des habiletés motrices en rupture avec les types de motricité usuels
Mots clés proposés par l'auteur : intentionnalité, mouvement, contrôle, référentiel, sensoriel