Les Compétences. Contre-sens, mésusages et aliénations . Pour ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain

BORDES PASCAL - Maître de conférences, Responsalbe du Master Enseignement, URF STAPS, Université Paris Descartes
Revue « Enseigner l’EPS » , 2014, vol. 263, 2-9

PrésentationLa cause est entendue et déclinée sur tous les tons : les compétences, c’est le loup économique dans la bergerie pédagogique. Pourtant, l’heure n’est plus à la résistance mais, plus prosaïquement, aux compromis. Il convient de limiter l’utilisation du terme afin d’en neutraliser ses effets collatéraux. Haro sur les compétences, donc, à moins de les envisager sous une version affadie qui désamorce ses potentiels effets nocifs. On en est un peu là aujourd’hui. Fatiguée par les querelles sémantiques et les généalogies contradictoires, la profession fait le dos rond et laisse passer l’orage. Comme le soulignait il y a peu Jacques Gleyse, à propos de cette question des compétences : « Il n’y a plus aucun débat ou presque. Un consensus, ou à défaut une déréliction totale semblent définitivement structurer le monde de l’Education Physique » (2011, 20).
Et si, à rebours de la doxa professionnelle, une autre vision pouvait s’exprimer ? Et si le débat pouvait reprendre sur le sens et l’utilisation de cette notion ? Nous proposons de remettre le terme en perspective en rappelant, notamment, des filiations régulièrement passées sous silence tout autant que les choix de visions très orientées à terme, imposées par les textes officiels.

Mots clés proposés par l'auteur : performance, hypermorphisme, effet "Forrest"

Mots clés : EPS, Revue , Évaluation