Auteur(s) :
CROIZIER Karen
Plaisir et déplaisir - Gérer le couple plaisir / insatisfaction chez les élèves en EPS pour dynamiser les apprentissages
6è Rencontre AEEPS/Montpellier -3è Biennale/AFRAPS
, 2007
Résumé :
* Le plaisir est un préalable à l’action et à l’apprentissage...
- L’excès de " didactisme " des APSA n’a t’il pas favorisé en EPS le désintérêt progressif des élèves ? La notion de plaisir est quasi inexistante dans les textes institutionnels (sauf 6ème et SEGPA), c’est une notion suspecte, pourtant, hors de l’école, le plaisir est central dans les pratiques sportives et les loisirs.
- Doit-on commencer nos cycles d’APSA par faire apprendre ou par faire pratiquer ? Enseigner des contenus moteurs à des élèves qui n’en perçoivent ni l’intérêt, ni la nécessité est une démarche pédagogique qui fonctionne à " contre sens ".
- Il y a une relation étroite entre plaisir et apprentissage : comment tenir les deux, comment naviguer entre Charybde et Scylla, c’est-à-dire sans tomber ni dans le piège de l’hédonisme, ni dans celui du didactisme ?
* ... et l’insatisfaction dynamise le désir de progresser.
- Le plaisir ne présente t’il pas toutefois des limites à la dynamique d’apprentissage s’il n’apporte qu’une satisfaction immédiate ? L’élève s’amuse mais ne cherche pas à progresser. Il faut donc introduire progressivement, par une dose homéopathique d’insatisfaction, les germes d’un plaisir différé afin de susciter un nouveau désir.
- L’insatisfaction peut donc, dans certaines conditions, être considérée comme une émotion positive dans la mesure où le plaisir attendu en retour, le plaisir différé, est supérieur à la frustration ressentie. Cette insatisfaction mobilise pour apprendre.
* D’où la dialogique plaisir/insatisfaction comme moteur d’évolution des conduites.
A partir d’exemples concrets en tennis de table, nous illustrerons, dans cette communication pédagogique, la conception ci-dessus. Comment, à chaque étape adaptative en tennis de table, (r)éveiller le plaisir d’agir et amplifier des sentiments d’insatisfaction grâce à l’élaboration d’outils spécifiques complémentaires : des formes scolaires de pratique et des épreuves - preuves. Ceux-ci visent à faire vivre aux élèves des expériences particulières susceptibles de mieux les engager dans une spirale de progrès.
Bibliographie : GAGNAIRE Ph., LAVIE F., Cultiver le plaisir des élèves en EPS, une condition pour l’apprentissage, in Le plaisir des élèves en EPS. Futilité ou nécessité ?, coéditions AEEPS - AFRAPS, octobre 2007, p181 - 195.
Cette communication précède et s’articule à celle de F. LAVIE : Mieux prendre en compte le plaisir des élèves en EPS.