L'éducation physique dans les Chantiers de Jeunesse (1940-1944)

PECOUT CHRISTOPHE - Centre d'études sur les transformations des APS, Université de Rouen
Revue « Enseigner l’EPS » , 2010, vol. 250, 14-18

Introduction : Suite à la débâcle de juin 1940 et au traumatisme moral qu'elle engendre dans la population, le nouveau gouvernement du Mérachal Pétain stigmatise tour à tour l'anti-France, la Répuplique, la démocratie et l'oisiveté de la jeunesse. Pour Pétain, la jeunesse d'avant-guerre est une jeunesse décadente, politisée et paresseuse qui n'a pas su défendre son pays, faute d'éducation morale, patriotique et physique. Car pour les hommes de Vichy, l'humiliation militaire de 1940 s'explique par un manque d'ardeur, de discipline et de préparation physique. D'où l'instauration d'une politique éducative visant à régéner la jeunesse française. "Il faut rénover notre éducation, l'orienter vers l'action, vers l'effort et même vers une certaine rudesse exercée sur soi-même" écrit la revue "Education Générale". Car il s'agit avant tout de préparer une nouvelle France dont la jeunesse sera virile, sportive et saine. Dans cette optique, les pratiques physiques et sportives occupent une place de choix dans les instances de jeunesse. L'éducation physique scolaire, par exemple, voit ses horaires augmenter car "il faut que les jeunes gens fassent provision de santé et d'énergie et qu'ils deviennent  pour le service du pays des hommes forts d'âme et de corps".

Les organisations de jeunesse participent activement à ce programme de régénération corporelle. C'est le cas des Chantiers de Jeunesse, institution emblématique de Vichy. Nous allons voir à travers cet exemple comment se matérialise le projet vichyste.

Mots clés proposés par l'auteur : gouvernement de Vichy, Chantiers de Jeunesse

Mots clés : Histoire, Revue