Les usages du mot plaisir à travers l'enseignement du demi-fond au sein de la revue EPS de 1950/2010. Quelles conséquence pédagogiques ?

MORIZUR YVON - Professeur EPS, Cité scolaire Les Renardières-Lucie Aubrac, Courbevoie (92) , Doctorant, Laboratoire ED 48 LIRDEFF, Montpellier , Plaisir en EPS
Colloque : "Vers une éducation au plaisir de pratique. Orientation et pistes pédadogiques" , 2014

Colloque "Vers une éducation au plaisir de pratiquer. Orientations et pistes pédagogiques", Groupe ressource "Plaisir en EPS", 22 et 23 mars 2014 à l'Université Catholique de Louvain.

L’objet de cette conférence est de présenter les principaux résultats obtenus dans le cadre d’une recherche portant sur l’enseignement du demi-fond au sein de la revue EP.S de 1950 à 2010. L’usage du mot plaisir a permis de cerner les pratiques d’enseignement proposées aux élèves dans le cadre de l’activité demi-fond. Le choix de cette dernière n’est pas neutre et renvoie sans doute à la dimension la plus exacerbée de « l’ascétisme scolaire » et d’une forme de méritocratie valorisant les efforts physiques et le dépassement de soi. Mais la question des valeurs n’est pas mise en évidence dans les articles. La légitimité de ce « sport de base » repose sur un postulat, le développement des ressources aérobies, et sur une relation « course longue-santé » qui relève de l’évidence. Le plaisir est questionné dans la mesure où ce type d’effort inhabituel, voire douloureux pour des élèves peu entraînés et souvent contraints n’apparaît que dans une perspective lointaine et hypothétique. A titre d’illustration il nous semble que le philosophe Alain a synthétisé la problématique que les enseignants d’EPS devaient résoudre dans l’organisation de leurs pratiques pédagogiques en demi-fond: « les vrais problèmes sont d’abord amers à goûter ; le plaisir viendra à ceux qui auront vaincu l’amertume » ; reste aux enseignants à dépasser cette amertume. L’hypothèse que nous avons formulée fait référence à la gestion dialectique de ce dépassement.

Il s’agit selon nous d’un dilemme professionnel qui se caractérise par une utilisation du plaisir à des fins pédagogiques tout en mettant l’accent sur les dimensions scolaires de la discipline. Les résultats nous invitent à relativiser l’impact de cette rationalisation des pratiques pédagogiques. L’usage du mot plaisir apparaît de manière ponctuelle et circonstanciée dans les articles. De nombreuses « ruses pédagogiques » ont été trouvées par les enseignants pour motiver les élèves, ou tout au moins éviter le déplaisir.

Ainsi, la transformation d’une pratique individuelle en pratique collective et la construction d’une auto-détermination via les projets de course ont été les deux principales solutions trouvées par les enseignants pour maquiller le travail en jeu

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