Favoriser l'implication des élèves en escalade et un climat positif grâce au "Grimpacarte" : des effets tributaires de l'intervention de l'enseignant

PETIOT ORIANE - Enseignante agrégée EPS, UFR STAPS, Université Rennes 2
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2019, vol. 5, 68-73

Résumé : A l’instar de la « participation » ou de « l’engagement », l’implication traduit une action réelle de l’élève en classe (Fredricks, Blumenfeld & Paris, 2004). Comme l’engagement, l’implication d’un élève en escalade comporte des dimensions comportementales (ex. nombre de voies réalisées), cognitives (ex. lecture prédictive de la voie) ou émotionnelles (ex. plaisir ressenti durant l’ascension). Cette implication des élèves à plusieurs dimensions va de pair avec un climat de classe positif, c’est-à-dire une ambiance, une dynamique collective favorable aux apprentissages en escalade.

L’intervention de l’enseignant constitue un des facteurs essentiels pour favoriser l’engagement des élèves. Outre ses qualités relationnelles, il peut favoriser l’implication des élèves en basant son intervention sur le jeu. Selon Terré (2015), le jeu en EPS comporte notamment l’intérêt de favoriser l’implication des élèves en diminuant l’effort perçu, mais aussi de générer un climat positif de classe par la création d’une culture commune.

En escalade, les propositions liées à la gestion du risque prennent souvent le pas sur celles qui sont centrées sur des situations à caractère ludique. Pourtant, nous sommes d’avis que le jeu peut constituer un moyen pour les enseignants d’intervenir en classe en dépassant certains dilemmes liés à l’escalade (Petiot, 2017) afin d’obtenir des effets positifs sur l’activité des élèves.

L’objet de cette communication est de montrer qu’une intervention de l’enseignant basée sur le jeu peut favoriser l’implication comportementale, cognitive et émotionnelle des élèves en EPS, au service d’un climat de classe positif. En nous appuyant sur des vidéos de situations de classe et des témoignages de grimpeurs, nous présentons le « Grimpacarte », un jeu de cartes s’inspirant de propositions déjà formulées dans d’autres APSA (Monnet, 2009).

Outre le caractère attrayant du jeu, les apports du Grimpacarte pour favoriser l’implication des élèves restent tributaires de l’intervention de l’enseignant en situation. Le risque est en effet important que l’enseignant ne se laisse « happer » par un effet soi-disant « magique » du jeu et produise en classe une « pédagogie invisible ».

Son intervention gagne donc à se structurer de la manière suivante :

  • avant le jeu, il s’agit pour l’enseignant d’expliciter les objectifs et de donner aux élèves les « clés » pour s’impliquer
  • pendant le jeu, l’enseignant accompagne l’activité des élèves en questionnant les solutions qu’ils mettent en œuvre afin d’accentuer leur implication ;
  • après le jeu, l’enseignant propose un temps d’institutionnalisation du savoir afin de faire le bilan de l’implication qu’il a observé chez les élèves et mettre en controverse les solutions proposées.

Mots clés proposés par l'auteure : jeu, implication des élèves, climat de classe

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