Connaissances scientifiques et CP5

PRADET MICHEL - Faculté des Sciences du Sport et de l'Education Physique, Université Montpellier 1
Collection "Les cahiers du CEDRE/CEDREPS" : La CP5 et l'apprentissage du "savoir S'entraîner physiquement". Que proposer à l'étude en EPS ? , 2011, vol. 10, 23-28

Résumé : Voyant dans l'apparition dans les programmes de l'EPS du "Savoir S'entraîner" une opportunité de stabiliser les liens de la discipline avec les connaissances scientifiques les plus actuelles, l'auteur dénonce quatre dérives récurrentes jusqu'ici, et les illustre par des exemples particulièrement convaincants:

  • La transposition didactique "à la louche" (ex : la période de l'endurance aérobie à 120 pulsations/mn)
  • "L'applicationnisme" et la soumission à la "science" 'ex : un "dogme" qui semble avoir longtemps été consensuel dans la profession : "On ne doit ni ne peut développer la qualité physique de force chez l'enfant !"
  • Les "chaises musicales" des théories scientifiques et les effets mode (ex : du jour au lendemain, il semble que l'échauffement ne présente plus aucun intérêt, que les assouplissements soient des vecteurs de perte de la motricité musculaire ... )
  • L'imperméabilité aux évolutions de la connaissance ou "le retard à l'allumage" dans leur intégration (ex : le cœur même de la "séance d'endurance", qui a continué à battre au rythme des "20 minutes à allure régulière")

Il affirme enfin que la CP5 peut être une voie d'appropriation des connaissances scientifiques performantes pour l'éducation physique. Et qu'ainsi, elle pourrait jouer tout son rôle au sein de la discipline et devenir un maillon indispensable et complémentaire et non finir par être perçue comme concurrentielle et autosuffisante.