En 2023, nous continuerons à « faire notre part »

Drancy, lundi 2 janvier 2023

Cher·ères collègues et futur·es collègues,

S’il y a des réalités que l’on ne peut plus feindre d’ignorer en 2023, ce sont bien les désastres écologiques. Ils ne sont pas à venir ; ils sont déjà là. Ce n’est pas du catastrophisme mais, hélas, l’inquiétante réalité1. En conséquence, la crise environnementale à laquelle nous assistons nous invite à nous « questionner sur la nature, sa valeur et les conditions d’une action collective légitime à son endroit [...]. »2
Dès lors, comment l’École peut-elle s’emparer de cette question sociétale hypervive3 ? L’EPS n’a-t-elle pas une responsabilité dans l’apprentissage à habiter le monde, dans la formation de citoyens informés de leur pouvoir sur le vivant4 ? Comment peut-elle développer un rapport à la nature qui n’est pas seulement un rapport d’appropriation5, mais aussi et surtout un rapport d’écoute et d’attention, de résonance6 ?
Ces interrogations ne sont pas anecdotiques ! Comme le souligne Philippe Meirieu, leur enjeu est, bien au contraire, capital : elles devraient notamment nous conduire à « montrer concrètement à nos enfants qu’il y a plus de plaisir à partager l’inépuisable – les connaissances scientifiques et les créations artistiques, les engagements pour un avenir meilleur et les joies du "faire ensemble" – qu’à consommer frénétiquement l’épuisable jusqu’à notre anéantissement. »7
 

Cher·ères ami·es, en 2023, nous continuerons à faire notre part8 pour faire vivre les débats, stimuler les échanges. À travers nos rencontres, nous poursuivrons la promotion des valeurs de solidarité – de fraternité, même – et de convivialité auxquelles nous restons plus que jamais attaché·es.

L’ensemble du groupe de pilotage se joint à moi pour vous adresser ses meilleurs vœux.

Bien amicalement,

Stéphane Sapin — Président de l'AE-EPS Paris-Île-de-France

Nous écrire : aeeps.paris@gmail.com
Nous suivre sur Twitter : @AeepsIDF
 
1. « Les phénomènes extrêmes (sécheresses, tempêtes, inondations...) ont en effet quintuplé en cinquante ans, selon un récent rapport de l’OMM (Office mondial de météorologie). 11 000 catastrophes, 2 millions de morts et plus de 3 000 milliards de dégâts matériels en cinq décennies, sans compter les inquiétantes menaces qui pèsent sur la biodiversité. Douloureux bilan. » Prairat, E. (2022). L'école des Lumières brille toujours. Les grands défis de l'école de demain, Paris, ESF-Sciences humaines éditeur, p. 127.
2. Maris, V. (2015). Philosophie de la biodiversité. Petite éthique pour une nature en péril, Paris, Les Éditions Buchet Chastel, p. 72.
3. Les questions sociétales hypervives sont « des questions vives – voire vitales – qui concernent une société, dans certaines de ses dimensions – de locales à mondiales – et qui sont susceptibles d’en modifier durablement les conditions de vie, ainsi que le système de valeurs. » Legardez, A. & Cadet-Mieze, M. (2020). « Le Projet FECODD comme recherche-action-formation participative », in Séminaire Former les enseignants du XXIème siècle à une prise en compte éducative des Objectifs du Développement Durable, INSPÉ de Clermont-Ferrand, p. 4.
4. Gibert A.-F. (2022). Apprendre en anthropocène. Éduquer à la biodiversité, Dossier de veille de l’IFÉ, Hors-série (septembre).
5. « Entre la nature et nous, il n’y a ni égalité ni symétrie, ni même proportion. Elle est tout, nous ne sommes rien, en tout cas rien sans elle, rien en dehors d’elle. Relation non d’égalité mais d’appartenance. La nature et nous, ce n’est pas un face-à-face, c’est une immersion. » Comte-Sponville, A. (2018). « La nature et nous », in L’inconsolable et autres impromptus, Paris, PUF, p. 182.
6. « La résonance est une forme de relation au monde associant affection et émotion, intérêt propre et sentiment d’efficacité personnelle, dans laquelle le sujet et le monde se touchent et se transforment mutuellement. » Rosa, H. (2021). Résonance. Une sociologie de la relation au monde, Paris, La Découverte, p. 200.
7. Meirieu, Ph. (2021). Dictionnaire inattendu de pédagogie, Paris, ESF-Sciences humaines éditeur, p. 282.
8. « Et en dehors des grandes décisions politiques que les États doivent prendre et pour lesquelles nous devons militer, il nous appartient également à titre individuel de faire tout ce que nous pouvons dans notre sphère privée et intime, comme nous l’enseigne la légende amérindienne du colibri, appelé parfois l’"oiseau-mouche", ami des fleurs… Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ?" "Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part." Telle est notre responsabilité à l’égard du monde car nous ne sommes pas totalement impuissants si nous le décidons. » Rabhi, P. (2014). La part du colibri. L’espèce humaine face à son devenir, La Tour-d'Aigues, Éditions de l’Aube, pp. 4-5
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