Une forme de jeu embryonnaire en tennis de table pour observer les élèves et les faire progresser

GAGNAIRE PHILIPPE - Professeur agrégé EPS, Collège Oradou, Clermont-Ferrand (63) , Plaisir en EPS
Les dossiers "Enseigner l'EPS" , 2016, vol. 2, 158-161

Résumé : Comment sortir d’une évaluation débouchant sur une pédagogie des manques ? Pour nous ce type d’évaluation, souvent induit par l’intention d’enseigner la compétence attendue dès le début de cycle, génère de la démobilisation et du déplaisir. Or notre préoccupation consiste plutôt à observer et évaluer en permanence la mobilisation des élèves, source du plaisir et du désir de pratiquer.

Il s’agit de repérer au plus tôt ce qu’ils font et réussissent d’emblée dans une situation adaptée  et non d’évaluer leurs manques au regard de la compétence attendue. Cette dernière voie conduit, selon nous, à une pédagogie de réduction d’écart à la norme attendue, responsable d’une moindre mobilisation des élèves.

Commencer un cycle pour mobiliser les élèves est un passage clé afin de repérer « leurs possibles ».

La création et la mise en œuvre de « l’échangeur », forme de jeu embryonnaire en tennis de table, permet d’améliorer nos observations et évaluations immédiates pour mieux orienter nos interventions. Notre pédagogie vise dès alors à articuler en permanence « observation/évaluation du degré de mobilisation » et « évolution de la forme de jeu embryonnaire ». La méthodologie que nous proposons doit, simultanément, mobiliser les élèves pour permettre par l’observation/évaluation de repérer « leurs possibles » et faciliter leur cheminement adaptatif. « L’échangeur », est en cela une situation adaptée « aux possibles » des élèves pour viser des réussites accessibles (situation « graine »).

Nous montrerons qu’elle est :

  • Embryonnaire : elle est une situation épurée qui respecte l’enjeu du jeu et porte en elle les « germes » de son développement en lien avec la compétence attendue. Le jeu de « l’échangeur » contient déjà le duel puisque chaque point marqué est comptabilisé selon une valeur précise.
  • Ajustable : elle se simplifie encore selon l’observation immédiate de l’enseignant pour favoriser une réussite quasi immédiate, c’est-à-dire partir de ce que font les élèves et l’optimiser. « L’échangeur » peut se jouer au sol (« tennis ping-pong »), avec une raquette adaptée et une balle plus volumineuse…
  • Prometteuse : elle doit pouvoir, après un certain temps de pratique, faire émerger une nouvelle adaptation. La pratique de « l’échangeur » amène les élèves à exploiter les balles faciles.
  • Évolutive : elle se transforme au fur et à mesure de l’adaptation des élèves pour se rapprocher d’une situation d’évaluation de la compétence attendue. Nous montrerons comment optimiser et faire évoluer « l’échangeur » à partir de plusieurs pistes pédagogiques, qui sont une réponse à une plus grande mobilisation des élèves  en situation.

Par ailleurs, d’autres formes scolaires de pratique illustreront une sorte de curriculum adaptatif qui mène progressivement au contexte d’évaluation de la compétence attendue.

Mots clés proposés par l'auteur : forme de jeu embryonnaire, mobilisation, pédagogie des manques, les "possibles" des élèves, cheminent adaptatif

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