Une fantastique Biennale

, 2019

Écrit par David Macal

UNE BIENNALE FANTASTIQUE

Comment fournir un compte rendu qui puisse refléter ce qui s’est passé lors de cette troisième Biennale de l’AE-EPS ? Les trois mots clés « Qualité, Diversité et Convivialité » énoncés en clôture par François Lavie (président de l’AE-EPS), symbolisant les valeurs de cette belle association, ne suffisent pas, selon moi, à qualifier cette Biennale qui s’est révélée simplement Fantastique !

Je me suis levé le lendemain de ces 2 jours avec le sentiment d’avoir subi un raz-de-marée intellectuel et émotionnel tellement les échanges et les partages d’idées étaient riches et variés. Je suis sorti de cet événement enrichi culturellement et professionnellement. J’ai bien conscience de ne pas répondre là, à l’exercice un peu factuel d’une rédaction de compte rendu classique mais ce préambule s’est imposé à moi dès que François m’a délégué cette tâche d’écriture. Cette introduction traduit ma volonté de prolonger encore un peu la magie de l’événement même si elle risque de disparaître (à mon grand regret et peut-être au votre) au fil de ce CR qui ,de plus, sera forcément réducteur de ce qui s’est passé.

Je reprendrais pour cela les trois mots « symboliques » de ce week-end de biennale pour illustrer ce compte rendu.

QUALITÉ et DIVERSITE

Nous étions 440 dans l’amphithéâtre de la faculté de Bobigny pour ce week-end marquant le début des vacances scolaires. 440 personnes mobilisées par la volonté de réfléchir à une EPS de qualité autour du thème proposé pour cette Biennale :

« L’intervention de l’Enseignant au cours de la leçon d’EPS ».

François Lavie (ici à gauche) ouvre cette 3^ème Biennale en remerciant chaleureusement la faculté de Bobigny et plus particulièrement la section STAPS représentée par son directeur Hugues Rolan (ici à droite)

Il en profite ensuite pour remercier tous les partenaires de l’AE-EPS pour leur soutien indéfectible à l’organisation de cet événement d’ampleur nationale voire internationale par la présence de sympathisants Belges et d’intervenants Suisses.

Merci donc :

· - au Crédit Mutuel Enseignant, partenaire de notre association au niveau national et régional,

· - à ÉquipEPS spécialiste de l’équipement sportif et notamment de matériel spécialement conçu pour l’EPS.

· - à la MGEN du 93,

· - à Communicolor pour la qualité de leur travail d’édition et pour l’impression gracieuse des brochures programmes.

François poursuit ensuite par une présentation de l’AE-EPS association agréée par le Ministère de l’Éducation Nationale depuis 2017. (cliquer ici pour en savoir plus)

Le format de la Biennale a consisté en une alternance de 4 conférences plénières (bientôt en accès libre sur ce même site) avec de nombreuses communications professionnelles et scientifiques.

Les conférenciers ont été choisis en fonction de leurs regards différents mais néanmoins complémentaires sur ce thème de l’intervention. Les 32 communications ont pu, par la suite, faire écho à ce croisement de points de vue.

La conférence introductive est assurée par Luc RIA (Professeur des universités et titulaire de la Chaire Unesco « Former les enseignants au XXIe siècle » à l'Institut français de l'éducation de l'école normale supérieure de Lyon en France)

Il nous donne une vision anthropologique de la profession en focalisant notre attention sur la nécessité de se former continuellement et de prendre en compte la singularité de « l’activité apprenante ». Il finira sa conférence en prônant un changement de paradigme de la formation continue en objectivant une communauté éducative apprenante basée sur « une collaboration plus horizontale » comprenant tous les acteurs du système en « mobilisant l’intelligence collective inter-catégorielle »

Cliquez ici pour accéder au diaporama

La deuxième conférence est, elle assurée par André Canvel (Inspecteur général de l’éducation nationale Groupe Éducation physique et sportive).

L’exercice oratoire fut simplement bluffant à l’image de son diaporama d’une seule diapositive mettant en filigrane cette citation de Spinoza : « Nous ne désirons pas une chose parce que nous la jugeons bonne, mais nous la jugeons bonne parce que nous la désirons »

Vous aurez le plaisir prochainement de visionner, sur ce site, cette conférence d’une éloquence remarquable. A vous de décider si le discours est bon ou désirable. En résumé :

Monsieur Canvel nous invite à considérer que la mission première de l'école est de faire société. Il interroge ainsi simultanément le rôle et la fonction de l'enseignant, des disciplines et de l’EPS en particulier. « Car si l'enseignant par ses multiples interventions dans et hors la classe vise le plus souvent la réussite individuelle ; il doit simultanément le faire sans jamais perdre de vue que les apprentissages scolaires sont avant tout sociaux et que ces derniers ont en retour un impact sur l'organisation du travail à l'école. Là réside le point de jonction entre intervention et inter-relation au service d'un collectif non plus ignoré mais apprenant »

Le dimanche matin Nathalie Gal-Petitfaux (maître de conférences HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) à l’UFRSTAPS de Clermont-Ferrand) nous éclaire de son point de vue d’Universitaire sur la complexité de la compétence professionnelle de guidage des élèves dans leurs apprentissages. Elle nous dévoile notamment une modélisation de l’activité de guidage d’enseignants expérimentés selon 4 formes d’intervention typiques :

- « Guidage par intervention flash »

- « Guidage par intervention suivie »

- « Guidage par arrêt de l’activité de l’élève

- « Guidage par observation silencieuse sans intervention verbale »

Madame Gal-Petitfaux nous rappelle toute la complexité de cet acte de guidage qu’il faudrait davantage prioriser dans la formation initiale et continue. Cette complexité de régulation des apprentissages moteurs, implique « de mobiliser simultanément des connaissances didactiques (dans l’APSA) et des connaissances pédagogiques sur l’ambiance de classe, la communication verbale et gestuelle, le positionnement dans l’espace, les aides matérielles. » N. Gal-Petifaux in Les Dossiers « Enseigner l’EPS » N° 5

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La dernière conférence est, elle, assurée par Damien Tessier (enseignant-chercheur et maître de conférences à l’INSPE de Grenoble. Il appartient au laboratoire SENS (Sport et ENvironnement Social) de l’Université de Grenoble et Alpes).

Damien Tessier nous montre le rôle déterminant du style motivationnel de l’enseignant sur le type d’engagement des élèves. Un engagement possible de part une motivation nourrie de 3 composantes inter-agissantes qui répond aux « trois besoins psychologiques fondamentaux » des élèves :

1- besoin d’autonomie

2- besoin de compétence

3- besoin de proximité sociale

La prise en compte de ces besoins par l’enseignant, à la fois, dans la conception de ses dispositifs d’apprentissage mais aussi dans le guidage des élèves au sein de ses mises en œuvre, apparaît comme déterminante et primordiale : une motivation optimale centrée sur chacun sera à même d’engager tous les élèves vers des apprentissages de qualité.

« La satisfaction des trois besoins psychologiques fondamentaux est une condition indispensable pour que les élèves possèdent une motivation optimale en EPS, et s’engagent efficacement dans les tâches d’apprentissage »

D.TESSIER in Les Dossiers « Enseigner l’EPS » N° 5

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Chaque congressiste a pu, entre chaque conférence, se plonger dans un bain réflexif de qualité et axé sur la diversité en assistant au total à dix communications professionnelles illustrant le thème de « l’intervention enseignante » de notre biennale.