, 2021
|
Isabelle Couëdon
IA-IPR d’EPS sur l’académie de Rennes
|
|
Gilles Kermarrec
Professeur des Universités à la Faculté des Sciences du Sport et de l'Éducation de Brest
|
Cher·ères collègues et futur·es collègues,
Dans son numéro d'octobre 2021, la revue Sciences Humaines a posé une question centrale : le débat est-il encore possible à l’heure des réseaux sociaux qui, en 140 signes, valorisent davantage les uppercuts que les échanges constructifs ? « On peut s’en alarmer, y voir un affaissement de cet esprit public sans lequel il n’existe pas de démocratie saine. »1 On peut aussi tenter de lutter contre la brutalisation du débat d’idées.
C’est dans cet esprit que le département « Sciences du Sport et Éducation Physique » (2SEP) de l’École Normale Supérieure (ENS) de Rennes organisera les 26 et 27 mars prochains les
Assises nationales de l’EPS. C’est aussi la raison pour laquelle, à l'AE-EPS Paris-Île-de-France, nous sommes déterminé·es à poursuivre nos rencontres, y discuter, s'y
disputer, pour tenter d’avancer ensemble sur certaines questions vives qui agitent l’École et l’EPS.
À la rentrée scolaire 2021, les controverses autour des finalités de notre discipline, 40 ans après son intégration au Ministère de l’Éducation nationale, ont, une fois encore, fait l’actualité2. Or, comme l'avait regretté Michel Pradet lors d’un Atelier de pratique en 2015, « pourquoi, depuis son intégration scolaire, l’EPS développe-t-elle à ce point un discours "d’impuissance acquise" dans le seul domaine qui lui soit propre, le développement de la motricité ? »3 Il lui faudrait au contraire en être fière et « revendiquer "l’amélioration de la motricité de l’élève" comme l’incontournable base à mettre en œuvre pour contribuer de façon spécifique à l’atteinte des finalités éducatives du système scolaire. »4
Convaincu·es de la nécessité de recentrer l’EPS sur sa légitimité fondatrice, nous avons invité Isabelle Couëdon et Gilles Kermarrec jeudi 7 octobre 2021 pour intervenir sur la question des apprentissages moteurs en EPS, dans le cadre de notre 48ème Bistrot pédagogique : « Apprend-on mieux en EPS si on réfléchit ? Regards croisés ».
« Des années de formation universitaire et professionnelle ainsi que diverses publications ont conduit les enseignants d'EPS à prôner la réflexion sur l'action comme mode d'apprentissage privilégié. Cependant, des recherches sur l'apprentissage en EPS (la distinction entre apprentissage explicite, implicite et analogique) interrogent la pertinence de cette conception réflexive, notamment quand il s'agit de construire des compétences en actes. Entre situations prévues par les enseignants, activité réelle des élèves et effets sur les acquisitions, nous allons illustrer concrètement les conséquences des conceptions de l'apprentissage en EPS. » I. Couëdon et G. Kermarrec
Vous trouverez ci-dessous les vidéos et le diaporama-support des regards croisés d'Isabelle et de Gilles que nous remercions à nouveau chaleureusement pour cette soirée particulièrement stimulante.
Bien amicalement,
Stéphane Sapin — Président de l'AE-EPS Paris-ÎdF,
Pour le groupe de pilotage régional
Visionner l'exposé (playlist de cinq vidéos) :
1. Lhérété, H. (2021). « Boxe ou tennis ? », Le choc des idées — Peut-on encore débattre ?, revue Sciences Humaines, n°340 (octobre), p. 3.
2. Dans une de leurs tribunes, nos collègues Guillaume Dietsch, Serge Durali et Loïc Le Meur ont regretté les « visions réductrices » de l'EPS exposées en août 2021 par Jean-Michel Blanquer (qui « a vanté les mérites de l’EPS suite à l’obtention de médailles en sports collectifs ») et Evan Fournier (« qui a expliqué, a contrario, que l’EPS n’avait joué aucun rôle dans sa réussite de sportif de haut niveau »). Ils y ont défendu une EPS qui « vise à favoriser l’enrichissement du pouvoir moteur, l’accès à un patrimoine culturel commun et un plaisir d’agir en vue d’un prolongement de la pratique physique. » (Dietsch, G., Durali, S. & Le Meur, L. : « L’EPS assure un “service universel” pour la pratique physique et sportive des enfants de la République », Tribune publiée dans Le Monde, édition en ligne, mardi 31 août 2021)
3. Pradet, M., Ressources, vous avez dit ressources ?!, Atelier de pratique organisé par l'AE-EPS Paris-ÎdF jeudi 1er et samedi 3 octobre 2015.
4. Pradet, M., ibid.
Les tarifs de l'adhésion (1 an) : étudiant·es : 22€ ; actif·ves : 47€ ; couples : 67€
C'est nouveau ! Depuis le 1er août 2023 : remise de 5€ pour toute ré-adhésion